Premiers pas à Java

C’est encore une grande journée de voyage qui nous attend pour passer du nord de Sumatra au centre de Java. Prendre le 1^er bateau du matin à 7h pour rejoindre la rive du Lac Toba, faire 4h30 de minibus pour parcourir les 180km qui nous séparent de l’aéroport de Medan. En effet, pour visiter le nord de Sumatra, tous les chemins passent par Medan… Prendre un avion direction Jakarta, que nous avons attrapé de justesse. Non pas que nous ayons été en retard, nous lisions tranquillement dans la salle d’embarquement, mais il devait y avoir une incohérence d’horaires entre notre carte et le tableau d’affichage auquel je me fiais… Si bien que je ne me suis pas affolée malgré les énièmes « final call » pour un vol de Jakarta et que Jérôme s’est finalement aperçu que c’était bien notre N° de vol qu’on appelait ! Je me demandais toujours comment on pouvait avoir enregistré ses bagages et se débrouiller pour être en retard à l’embarquement, eh bien maintenant je sais ! Prendre un autre vol pour Jogjakarta, que l’on a acheté le matin même, et pour finir un taxi pour arriver enfin vers 21h à l’hôtel, ouf ! Avec tout ça, nous revoilà dans l’hémisphère sud….

Dimanche matin, nous commençons par nous chercher un autre hébergement dans un quartier plus backpacker, puis une fois installés, nous partons faire un tour en ville. Nous traversons le grand marché de Malioboro où tous les stands vendent à peu près la même chose : vêtements batiks, du genre que l’on trouve super sympa en voyage et même pas mettables en pyjama, une fois rentré et des tas de déco en bois (masques, marionnettes, bibelots), du même style. Au retour nous en avons plein les jambes et rentrons en bécak, c’est le nom local de pousse-pousse, tuk-tuk ou rickshaw ! Ici ils sont joliment peints et décorés, bien qu’ils soient hors d’âge.

Le lendemain, nous commençons la visite par le grand et très beau palais du sultan. Jogjakarta bénéficie d’un statut spécial et est administrée par un sultan. Malheureusement comme c’est ramadan, nous n’avons pas droit aux représentations de danses et musiques locales, dommage car la musique est très présente dans la culture indonésienne et donne lieu à de beaux spectacles paraît-il….

Nous visitons ensuite le Taman Sari : le petit « aqualand » perso du sultan à l’époque… Nous déambulons encore un peu dans les rues où il fait bon se balader, puis rentrons à la guesthouse. Une journée complète suffit pour avoir un bon aperçu de la ville, le centre architectural et le marché n’étant pas très étendu, à moins d’être passionné par le batik et de vouloir en profiter pour visiter le centre d’art dédié ou prendre quelques cours, ce qui n’est pas notre cas.

L’après-midi nous organisons la suite de notre séjour sur Java. L’Indonésie est, d’une part, un très grand pays, avec tellement de belles choses à voir, que ce soit sa culture, sa nature, sa population, ses plages. D’autre part, les déplacements y sont compliqués: les distances sont grandes, la circulation chaotique, les bus locaux peu fiables, les îles nombreuses et les bateaux rares. Si bien que depuis plus d’un mois nous ne cessons de changer nos plans, oscillant entre notre envie de sortir des sentiers battus, notre souhait de voir les « must », le temps qui file (c’est pas tout, mais on a RDV à Bali le 29 !), la durée du visa et la faisabilité de nos idées…. Finalement pour Java, nous optons pour le tour type : Bromo – Kawa Ijen – Bali, tant pis nous ne serons pas tout seuls, mais nous n’avons entendu que du positif à propos de ces sites ! Qui plus est, un tour tout compris ne nous semble pas hors de prix, par rapport à ce que l’on pourrait obtenir en voyageant en solo, sachant qu’ici il faut négocier âprement, il y a toujours tendance à y avoir un prix local et un prix touriste quand on veut faire comme les locaux.

Mardi matin, direction Borobudur et son célèbre temple. Nous voilà donc dans le bus local, taille liliputien, ici on ne ferme pas les portes en roulant et on monte avec ses poules !

Dès notre arrivée, nous louons un scooter pour aller nous balader dans les environs. Et c’est parti pour 4h de promenade fabuleuse à travers les cultures d’un vert éclatant, les clous de girofles qui sèchent sur le bord de la route, les maisons en bambous tressés, les villages dans lesquels petits et grands nous saluent d’un grand « Hello », auquel nous répondons avec plaisir, les points de vue sur le temple dans la vallée, sur les montagnes alentours et sur le majestueux cône du Gunung Sumbing se dévoilant peu à peu à travers la brume.

Les gens s’arrêtent pour nous demander où nous allons, nous proposer leur aide, bien qu’ils ne parlent pas un mot d’anglais ou simplement savoir d’où nous venons. Nous nous arrêtons au tout petit Candi Mendut (Candi signifie temple en indonésien) et visitons le monastère bouddhiste tout proche.

Mercredi matin, debout à l’aube pour découvrir le temple aux première lueurs… Comme à chaque fois que nous nous réveillons tôt pour profiter du jour naissant sur un monument, il y a des nuages! Mais au moins il ne fait pas trop chaud… Nous visitons donc le temple de Borobudur, sans trop de monde. Un bel édifice tout en basalte (terre de volcans oblige), doté de 6 terrasses carrées et 3 circulaires au

Il émane de ce temple une certaine quiétude et c’est étrangement calme pour un monument où il y a autant de visiteurs (c’est parce que les cars chinois n’étaient pas encore arrivés, ooohhhh !). Les gens se rendent tout en haut et s’assoient, profitant tranquillement de l’endroit et du paysage. Le lever du jour sur la campagne environnante est magnifique et quand nous repartons vers 8h, il n’y a presque plus personne, les visiteurs du lever de soleil sont repartis et les groupes ne sont pas encore arrivés. Nous prenons enfin le petit déjeuner à la guesthouse puis reprenons tranquillement le bus vers Jogja (pour les habitués !)

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