Direction La Chine

Samedi matin, nous profitons d’un bon matelas (enfin !) pour faire une bonne grasse mat’, puis nous partons acheter nos billets de train pour Pékin. Il y a un train direct le dimanche, mais comme celui-ci vient de Russie, il est impossible de réserver ses places à l’avance (sinon on l’aurait fait, vous nous connaissez !). Compte-tenu de la saison, nous pensons qu’il n’y aura pas de problème : ER-REUR ! Le train est plein, du coup nous optons pour un train qui nous emmènera jusqu’à Erlian, 1^ère ville chinoise après la frontière, et de là nous pourrons prendre un autre train ou bus pour Pékin.

Après toutes ces aventures, un petit croque-monsieur pour se requinquer (un peu marre du régime noddles-patates) et c’est parti pour un peu de shopping (on a commencé les achats de souvenirs en peau de fesses de Yéti, comme promis !). Et puisque le train est plus tard que prévu, nous prenons notre temps pour nous mettre un peu à jour et ne ressortons que pour boire une petite bière mongole (dont la qualité diffère selon les marques) et pour dîner.

Dimanche, après une matinée à organiser un peu le voyage chinois, nous partons nous balader, mais il fait toujours aussi froid. Les montagnes alentours de la ville sont tout enneigées et lui donnent un petit air de Grenoble…Nous allons jusqu’au jardin des enfants, un parc d’attraction qui a l’air plutôt sympa, mais il est fermé! Partout où nous sommes passés en Mongolie, même dans les plus petites villes, il y a avait des aires de jeux aménagées pour les enfants (entre ça et les bonbecs, c’est le paradis pour eux !).

Nous avons traversé tout un quartier en construction et on sent bien qu’à côté de ses anciens bâtiments soviétiques, la ville veut se moderniser et se doter de quartiers plus « standing », mais beaucoup de chantiers semblent arrêtés. A côté de cela, la plupart des rues sont dans un piteux état dès qu’on s’éloigne du centre. D’ailleurs si vous avez perdu votre famille, regardez donc au fond des regards, ils sont probablement tombés dedans, vu qu’aucun d’eux n’est bouché.

Autre détail amusant en Mongolie, et en Russie d’ailleurs, bien que l’on conduise à droite, on croise presque autant de véhicules conduite à droite que conduite à gauche, c’est probablement moins cher d’importer les voitures telles quelles sont produites dans leur pays d’origine….

L’après-midi, nous visitons le musée d’histoire naturelle. C’est surtout la collection de squelettes et fossiles de dinosaures, retrouvés dans le désert de Gobi, à Bayanzag souvenez-vous, qui nous intéresse. En effet, il y a en a plusieurs complets, dont un énorme de Tarbosaurus et des tas de morceaux de squelettes et d’œufs et mêmes d’immenses défenses de mammouths, qui ont l’air bien moins sympa que dans l’âge de glace. L’état de conservation de ces fossiles est impressionnant, mais là encore on vous laisse regarder sur internet, les photos sont interdites (paraît qu’ils sont timides les dinos !).

Puis après quelques courses pour le voyage, nous rentrons nous reposer un peu à la Guest-House avant de prendre le train ce soir.

Cette fois c’est en 2^ème classe (oui nous pourrons bientôt être référents pour le guide du routard !), nous arrivons dans notre compartiment où il y a déjà 2 messieurs. Nous sommes donc un peu surpris quand arrivent alors 2 autres personnes pour un compartiment de 4, tout s’arrange très vite : tout le monde ne reste pas, ouf ! La petite dame qui vient de nous rejoindre a des hauts le cœur toute la nuit et en Asie il n’est pas spécialement poli d’essayer d’être discret quand on rote, crache, etc… Malgré nos inquiétudes, ça en restera là !

Au petit matin, superbe lever de soleil sur le désert de Gobi, puis 2 heures au poste frontière de Mongolie et direction la Chine. Lorsque nous passons le poste frontière, des militaires s’alignent le long du quai et saluent le train !?

Les formalités de douanes s’effectuent à la gare, comme dans un aéroport et nous passons nos sacs aux rayons X, début d’une longue série…

A notre arrivée dans le hall de la gare, c’est désert, pas un guichet d’ouvert, pas un panneau en anglais et dès l’achèvement des formalités, les douaniers et militaires repartent dans un petit bus, si bien qu’il n’y a plus un chat dans la gare, hormis des rabatteurs qui veulent nous emmener à Pékin en voiture pour un tarif exorbitant. Comme ce n’est pas une ville très touristique, il n’en est pas question dans le guide, nous n’avons pas de plan, petit moment de solitude….

Nous arrivons finalement, avec l’aide d’une famille à rejoindre la gare routière où nous trouvons une dame qui parle anglais et des moyens de transport un peu plus officiels. Nous réservons notre bus pour Pékin, il part à 15h et doit arriver vers 5h du matin, ça nous parait un peu long, mais nous obtenons confirmation, il doit y avoir beaucoup d’arrêts….

Nous montons donc dans le « sleeping bus », concept intéressant tant qu’on n’est pas plus grand que la moyenne de la population locale…. Dans un bus : 3 rangées de couchettes en largeur, donc 2 micro couloirs pour se faufiler entre, 2 rangées en hauteur et des couchettes préformées, donc relativement confortables mais n’autorisant que la position allongée et pour gagner de la place, vos pieds se glisse sous le buste de celui de devant, et quand on monte dedans on retire ses chaussures que l’on met dans le petit sachet prévu à cet effet, en image, c’est mieux :

Pendant le trajet quelques films avec Bruce Lee bien sûr et une petite pause dîner, au cours de laquelle nous avons un premier contact avec les toilettes chinoises : 3 toilettes turques alignés et sans cloisonnement, on y va ensemble les filles ? Quant à l’odeur, le transsibérien sentait la rose à côté. Même prévenu, ça fait un choc !

Puis vers 1h du matin, le bus s’arrête, nous croyons d’abord à une petite pause, quand le chauffeur annonce « Beijing ». Nous sommes dans la contre allée d’une voie rapide et bien sûr il est incapable de nous expliquer exactement où on est sur le plan, ça sent le roussi…. Jérôme est de très mauvaise humeur : « ça commence bien la Chine ! ». Nous trouvons un taxi, qui nous emmène près de la gare (notre seule idée) sans tenter de nous arnaquer, comme quoi. Nous tentons dans une auberge de jeunesse repérée dans le guide, mais c’est complet. Epuisés, nous cédons aux rabatteurs, qui nous trouvent finalement quelque chose de raisonnable et convenable pour passer une bonne nuit avant de partir demain à la découverte de Beijing !!